Jonathan Birtwell nous explique pourquoi l’équipe d’Agile ratisse l’Europe et l’Asie à la recherche de belles opportunités en revenu fixe.

Transcription de la vidéo

Les investisseurs du monde entier remettent en question leur répartition de l'actif et cherchent de meilleures opportunités ailleurs. À notre avis, ils braqueront leur regard sur l'Europe et l'Asie.

À la base, il y a nos perspectives macroéconomiques. À l'heure actuelle, nous sommes d'avis que les investisseurs ont réévalué l'importance du thème de l'exceptionnalisme américain, une tendance dominante depuis la crise financière mondiale qui s'est nettement accélérée après la pandémie. Ce thème de marché a laissé des traces. Premièrement, la prime sur le multiple des actions par rapport à des titres similaires. Comparons, par exemple, une action au Canada qui présente des bénéfices et un potentiel de croissance similaires à un titre identique aux États-Unis. Le titre américain sera plus onéreux que son homologue canadien, et l'écart s'explique par la prime de l'exceptionnalisme américain.

Nous avons aussi observé des écarts de crédit peu élevés par rapport aux données antérieures, comme nous en avons déjà discuté, et un dollar qui est surévalué, selon les différents points de vue, de 20 % à 30 %. Les investisseurs du monde entier remettent en question leur répartition de l'actif et cherchent de meilleures opportunités ailleurs. À notre avis, ils braqueront leur regard sur l'Europe et l'Asie, car leur économie devrait surpasser la croissance américaine au cours des prochaines années.

Comment justifions-nous ces prévisions? Très simple : la liquidité. Je ne veux pas être reconnu pour une citation de Stan Druckenmiller, mais il a dit quelque chose de très pertinent à ce propos : « Les bénéfices n'ont pas d'effet sur les marchés, contrairement à la liquidité. » En 2019, le déficit annuel des États-Unis, par rapport au PIB, s'établissait à environ 4 %. Il atteint presque 6,5 % aujourd'hui. En d'autres mots, les É.-U. n'ont de marge de manœuvre budgétaire. Les dépenses doivent être réduites de manière dramatique si le pays souhaite éviter une situation très malheureuse à long terme.

Ailleurs dans le monde, on constate que la plupart des pays affichent des déficits importants, mais aucun ne s'approche des É.-U. au chapitre du rapport déficit/PIB. L'administration américaine a d'ailleurs répété qu'elle n'optera pas pour le statu quo. Par conséquent, plusieurs pays, comme l'Allemagne, la France et la Chine, ont révélé leur intention d'augmenter les dépenses gouvernementales, alors que les É.-U. doivent faire le contraire.

Prenons l'Allemagne par exemple. Par le passé, ce pays était reconnu pour le ratio déficit/PIB le plus faible parmi les marchés développés. Les dirigeants ont récemment annoncé leur intention de dépenser 500 milliards d'euros pour la réindustrialisation de l'économie allemande. Pour mettre le tout en perspective, ce chiffre est presque 1,5 fois plus élevé que les dépenses des É.-U., en termes relatifs, pour contrer la COVID. En résumé, nous affectons nos actifs aux opportunités qui, à notre avis, seront récompensées par les investisseurs. Les pays comme l'Allemagne, l'Australie et l'Indonésie sont appelés à bénéficier de l'accroissement des dépenses budgétaires dont nous avons parlé.